En France, la filière fruits et légumes fait face à une envolée sans précédent des coûts de production. Une hausse qui a été l’un des sujets centraux du salon professionnel Medfel qui, deux jours durant à Perpignan, a réuni tous les opérateurs du secteur agroalimentaire venus de France et d’ailleurs. Le point sur le sujet avec Chéritel.
Hausse des prix des engrais et pénurie annoncée des fertilisants
On se bouscule aux portes pour l’inauguration du salon professionnel Medfel, rendez-vous incontournable de la filière fruits et légumes en France. En plus des opérateurs de la filière, un ensemble d’élus et de responsables agricoles ont répondu présents à Perpignan, dont le préfet, Etienne Stoskopf. Ce dernier n’a pas caché son plaisir à voir les acteurs de la filière réunis sous la même coupole : « La profession agricole est trop souvent confrontée à des aléas comme la grêle, le gel, la sécheresse, le changement climatique, le sharka ou la mouche drosophile pour certaines variétés. Aujourd’hui, cela fait plaisir de voir tous les acteurs réunis pour parler économie et business au bon sens du terme », confiait-il à la presse.
Rappelons que le Medfel revient après deux ans d’absence en raison de la crise sanitaire. L’édition de cette année a toutefois connu le même niveau d’affluence. Elle intervient par ailleurs dans un contexte particulier, marqué par l’augmentation des coûts de l’énergie, ainsi qu’une pénurie attendue de certains produits. A ce propos, le président des sociétés perpignanaises Legrobio et Alternéa explique qu’ « il y a comme un effet de cisaille entre l’envolée des prix de revient, donc de vente au final, et la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. De notre côté, nous acceptons de payer un peu plus les agriculteurs qui nous fournissent, il faut respecter leur travail, et nous rognons aussi sur nos marges pour pouvoir être compétitifs pour nos clients que sont les grandes surfaces et les revendeurs. Combien de temps pourra-t-on tenir ? Personne ne le sait ». Pour ne rien arranger, les producteurs font aujourd’hui face à une hausse sans précédent des prix des engrais, multipliés par deux, mais aussi à la pénurie programmée des fertilisants en raison du conflit en Ukraine.
Quelles solutions ?
Face à la hausse des coûts de production, les producteurs de fruits et légumes n’ont d’autre alternative que d’essayer de réduire leurs coûts salariaux. Mais comment faire ? La solution à ce dilemme pourrait être digitale, notamment des systèmes de gestion informatique qui ont la capacité de faire gagner du temps aux exploitants, comme celui proposé par une entreprise locale, Agri Wave. Celle-ci explique que son système de gestion informatique permet de rationaliser les tâches qui prennent le plus de temps aux exploitants. Ainsi, ces derniers peuvent réduire leurs coûts salariaux et allouer de nouvelles ressources au développement de leur activité, notamment en recherchant de nouveaux clients.